Le fonds euro va-t-il rester un placement attractif ?

Le fonds en euros reste, encore aujourd’hui, l’un des supports d’investissement préférés des Français. Support emblématique chez tout contrat d’assurance vie, il séduit par sa sécurité totale (capital garanti), sa liquidité, et des rendements attrayants pour un actif sans risque (les meilleurs fonds euro affichent des taux de rendements supérieurs à 3%). Ajoutez à cela les avantages fiscaux de l’assurance-vie, et il n’est pas étonnant que plus de 1 100 milliards d’euros y soient toujours investis. Pour autant, ce placement “sans risque” a traversé plusieurs turbulences. Rendements en baisse, concurrence des marchés financiers, pressions réglementaires… Le fonds euro reste-t-il attractif en 2025 ?

Un placement longtemps sous pression…

… lié aux taux d’intérêt historiquement bas

Pendant longtemps, les taux d’intérêt extrêmement bas ont pénalisé les fonds euros. Les assureurs investissent majoritairement en obligations, ils se sont retrouvés avec un stock d’anciennes obligations faiblement rémunérées, tirant mécaniquement les rendements vers le bas.

Résultat : années après années, le rendement moyen s’est rapproché de 1 %, rendant le fonds euro moins compétitif face à l’inflation ou aux marchés actions très performants.

La remontée des taux en 2023-2025 a offert une bouffée d’air frais, mais les assureurs ne peuvent réinvestir massivement qu’au fur et à mesure que leurs anciennes obligations arrivent à échéance. Le rebond des rendements reste donc progressif, et loin de refléter immédiatement la hausse des taux.

Une concurrence accrue des marchés financiers

En parallèle, les marchés financiers ont été particulièrement dynamiques.
Avec la montée en puissance des unités de compte, des ETF, et de la gestion pilotée, de nombreux épargnants ont trouvé des alternatives plus rémunératrices.

Dans ce contexte, le fonds en euros apparaît moins séduisant :

  • il protège le capital,
  • mais son rendement réel reste parfois faible,
  • surtout comparé aux performances actions récentes.

Le message est clair : le fonds euro reste utile, mais il ne doit plus constituer, à lui seul, une stratégie d’épargne à long terme. La plupart des experts en assurance-vie, à l’image du courtier reconnu Altaprofits, rappellent qu’un contrat n’est réellement performant que s’il est suffisamment diversifié entre plusieurs classes d’actifs : fonds en euros, ETF, OPCVM, SCPI, et plus largement des unités de compte adaptées au profil de l’épargnant. 

Polémique fiscale : un nouveau coup porté au fonds euro

Dernier épisode en date : fin octobre 2025, un amendement parlementaire a envisagé d’élargir l’assiette de l’IFI aux “actifs peu essentiels à l’économie”, dont les fonds euros.

L’amendement n’a pas été adopté, mais le simple fait qu’il ait été examiné a alimenté un climat d’incertitude autour d’un placement pourtant central pour des millions d’épargnants.

Ce flou sémantique a suffi à faire ressurgir la question : le fonds euro pourrait-il être davantage fiscalisé à l’avenir ? Aucun signal concret ne va dans ce sens pour l’instant, mais l’épisode a marqué les esprits.

Un rendement soutenu grâce aux réserves des assureurs

Malgré ces turbulences, les fonds euros montrent des signes solides de dynamisme.
Les assureurs utilisent de plus en plus leur réserve de participation aux bénéfices (PPB) pour lisser ou booster les rendements.

Pour rappel, cette réserve constitue une “cagnotte” :

  • les assureurs doivent redistribuer au moins 90 % des bénéfices techniques
  • et 85 % des bénéfices financiers,
    mais ils peuvent différer une partie de ces gains pendant jusqu’à 8 ans avant de la reverser aux assurés.

En période de tension ou pour rester compétitifs, ils piochent dans cette réserve pour renforcer le rendement distribué.
C’est ce mécanisme qui permet aujourd’hui d’afficher des taux autour de 2,5 % à 3 %, voire davantage pour certains fonds euros boostés.

Conclusion : le fonds euro reste-t-il attractif ?

Oui, mais pas pour tout le monde. Le fonds euro reste pertinent pour :

  • sécuriser une partie de son patrimoine,
  • investir à court ou moyen terme,
  • lisser les fluctuations des marchés,
  • profiter des avantages fiscaux de l’assurance-vie.

En revanche, il devient moins adapté pour ceux qui recherchent un rendement élevé ou une croissance long terme : dans ce cas, une diversification vers des unités de compte (ETF, immobilier, obligataire moderne…) s’impose.

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